Voilà plusieurs semaines que je pense à cet article. Il me faut l'écrire avant que ma petite citrouille dorme d'une traite et que le biberon de la nuit ne soit plus.
Malgré la difficulté à sortir du lit, à délaisser mon Homme et la couette toute chaude, je me résouds à te rejoindre. Dès que je t'aperçois, dans ton berceau, je me dis chaque fois "que j'aime ce moment". Je te prends dans mes bras, tu arrêtes de pleurer, je te change avec juste la petite lumière du couloir. Juste ce qu'il faut pour ne pas être éblouies et ne pas trop se réveiller. Je t'emmène ensuite dans le salon, je te dépose tout doucement sur le coussin d'allaitement le temps d'aller faire ton biberon dans la cuisine contigüe. Tu as faim, tu pleures tout ce que tu peux pour bien me le faire comprendre. Je me dépêche, je verse l'eau dans le biberon, puis je compte bien les dosettes. Je reviens près de toi, je te mets ton bavoir. Depuis plusieurs semaines tu as compris qu'à cet instant le biberon n'est pas loin, tu t'arrêtes de pleurer, tu ouvres grand les yeux, tu souris presque, tu attends. Si le biberon tarde à venir, tu pleures de nouveau. Quand il vient enfin, tu me regardes avec tes grands yeux plein de reconnaissance et d'appétit.
Je savoure alors ces quelques 60 minutes qui me reconduiront vers mon lit. Je m'installe confortablement dans le canapé, je regarde dehors; quelques fênetres des immeubles voisins sont allumées, très peu. Chaque fois je me demande si ce sont aussi des mamans qui nourrissent leurs bébés. La luminosité est faible, je te vois, tu me vois aussi sans doute car tu arrêtes de téter quand je fais les grands yeux qui te font parfois sourire. Parfois, j'allume la télé, parfois je regarde un film que j'ai enregistré, qui passait trop tard mais que je voulais voir. Je manque une image sur deux puisque je te regarde la majeure partie du temps. Je suis contente de te retrouver après plusieurs heures, tu es lovée contre moi, tu tètes tout doucement. Aucun autre bruit que ta succion ne se fait entendre.
Je suis bien.
Le moelleux du canapé, la douce lumière, un joli film, et TOI.
Jamais je n'aurais pensé tant aimer ce moment que je vole à la nuit, le temps d'un biberon, le biberon de la nuit. Je m'échappe du sommeil pour te retrouver. Comme un rendez vous secret. Juste toi et moi, dans le noir.
Une fois ton biberon terminé, tu t'endors contre moi, sur le ventre. J'ai un peu froid. Tu dors profondément. Je te dépose tout doucement dans ton berceau et chuchote "dors bien ma poupée".
Je retourne moi aussi dans les bras de Morphée, heureuse et incrédule d'avoir encore vécu un si joli moment....
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